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Des ateliers Théâtre spécifiques avec des jeunes de 16 à 20 ans présentant un retard intellectuel avec troubles cognitifs et/ou psychiques

Portrait d’une assistante sociale

Amélie est assistante sociale auprès d’un public en difficulté, elle est convaincue depuis toujours que la pratique artistique peut non seulement trouver sa place au sein des activités que propose un centre d’aide par le travail, mais aussi que celle-ci permet aux jeunes de s’épanouir et de prendre confiance en eux.

Amélie a toujours désiré se rendre « utile » auprès des plus « faibles » dans cette société. De manière intelligente et construite, la mise en place d’un projet d’atelier théâtre c’est l’idéal, même si cela peut paraitre presque anecdotique ou superficiel. Quelque fois aussi contraignant, car on a trop souvent tendance à penser que ce n’est pas pour « eux », mais c’est tout le contraire !

Voici ce qu’en dit Amélie :

« Depuis toujours j’ai voulu me rendre utile en faisant un métier qui certes, quelques fois est fastidieux par son côté réglementaire et bureaucratique, mais dès que je me retrouve avec « mes jeunes » dans une salle de classe, pas forcément dédiée à la pratique du théâtre d’ailleurs, mon regard change. »

Pour avoir observé Amélie est ses collègues, leur manière d’écarquiller les yeux devant tel ou tel jeune, leur étonnement de voir de quoi ils sont capables, sourires étonnés, fou rire des situations en disent long sur l’utilité de tels ateliers.

Amélie travaille avec des personnes qui ont besoin d’attention, de soutien, et pas toujours faciles de caractère, tantôt boudeurs, tantôt allergiques au moindre contact. Plus surprenant encore, le refus catégorique de certains de faire tels ou tels exercices. Pourquoi ? Sans doute lié à une histoire de vie. Mais la patience et la persévérance, mêlées à un peu, mais alors un tout petit peu d’autorité, fait que le groupe se met en action et c’est certain pour Amélie : « on va produire un petit spectacle, un truc sympa qui montre à la fois ce qu’ils sont et en même temps nourrir leur imaginaire ».

Au démarrage de l’atelier, Amélie avait, si ce n’est des doutes, tout au moins beaucoup de réserves sur ce qu’ils seraient capables de produire. Exercices. Improvisation. Ecoute. Mise en place. Répétition encore et encore, répétitions fastidieuses et fatigantes mais sans forcer pour ne pas les heurter, les décourager. La magie opère, c’est Amélie qui le dit : « c’est incroyable, je ne les ai jamais vu comme ça ».

C’est souvent et presque toujours la volonté d’une personne qui aboutit à la mise en place d’un atelier : « les moyens pour faire ce genre d’activités sont compliqués à obtenir » nous dit-elle « mais à force de persévérance et de détermination on y parvient,  et quand on y croit on le fait ».

« Je connais un peu le milieu du théâtre, j’en ai fait un peu moi même et je sais le bien que ça procure. Je voulais tenter l’expérience avec des groupes tels que les nôtres… ET ça marche ! Car même si nous nous pensons différents, en réalité nous ne le sommes pas, dès lors qu’on se retrouve sur scène avec eux (ou pas), on s’exprime, moi avec ce que je suis, eux avec ce que j’espère ils deviendront dans leur vie active. L’éducation populaire pour moi c’est ça : ne pas porter de jugements, vivre simplement ensemble sans porter de jugements, juste gagner en confiance et faire de la qualité des partages des tranches de bonheur. Croyez-moi, ils sont riches, et moi je suis étonnée et heureuse de voir le résultat. Merci !»

Propos recueillis par Abdel Baraka.

Contact :
Pôle Culture
Ligue de l’enseignement du Pas-de-Calais
Abdel Baraka
03 21 24 48 60
abaraka@ligue62.org

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